MADONNA SUR SON ILE

ARTISTE : MADONNA
TITRE : LA ISLA BONITA
PAROLES & MUSIQUE : MADONNA / P. LEONARD / B. GAITSCH
ANNEE : 1987 /1991 POUR LE MAXI-CD
SUPPORT : CD-MAXI BOITIER CRISTAL
FORMAT CD : 5 INCH
EDITEUR : SIRE
PRESSAGE : Allemagne
REF : 7599-20633-2

TITRES :
1. LA ISLA BONITA (EXTENDED REMIX*) 5'20
2. LA ISLA BONITA (INSTRUMENTAL) 5'14
* Remixed by Chris Lord-Alge

> PochetteVerso
> PhotoCD

Pour inaugurer mon blog, ma première chronique est consacrée à un tube majeur de Madonna : La Isla Bonita. Ce titre, sorti en 1987 fête donc ses 20 ans !
Je ne reviendrai pas sur la carrière de la Madone, longue de plus de 25 ans et jalonnée entre autres de nombreux succès discographiques (Holiday, Like a Virgin, Papa Don’t Preach, Like A Prayer, Music…). Beaucoup de biographies détaillées existent sur le net et il serait ici fastidieux et surtout trop long de vous en proposer une.

En 1987, devant l’immense succès mondial du troisième opus de Madonna (True Blue / 1986), sa maison de disques, SIRE, décide de sortir un cinquième et dernier extrait de l’album. Il s’agit de La Isla Bonita, titre aux accents latinos qui fait aujourd’hui partie des chansons les plus populaires de la Madone. Le titre se classera d’ailleurs rapidement numéro 1 dans divers pays d’Europe et numéro 4 aux Etats-Unis.

A l’époque, en plus du traditionnel 45T est édité un maxi 45T avec l’Extended Remix de La Isla Bonita. Remixée par Chris Lord-Alge, cette version atteint les 5’20 contre 4’01 pour la version album. Pas vraiment un remix, on peut plutôt parler d’une version longue, les arrangements originaux ayant été conservés.

A droite, Picture Disc (verso) La Isla Bonita.

Par contre, aucun CD maxi n’est alors édité car en 1987, le support apparaît encore comme tout nouveau, les premiers CD singles étant apparus en 1986. Pourtant, en 1991, WARNER a la bonne idée de rééditer tous les maxis 45T de Madonna en format CD-maxi avec pochettes originales et versions longues d’époque. Dans l’hexagone, France Loisirs organisa d’ailleurs un concours pour en gagner l’intégrale. La Isla Bonita en fait partie et c’est donc avec bonheur que l’on retrouve l’Extended Remix accompagné de l’Extended Instrumental de 5’14. Eh oui, deux titres seulement… pour un maxi CD c’est un peu juste alors qu’auraient pu être rajoutés la Version Album, le 7" Remix et l’Instrumental Edit. Explication ? La maison de disque s’est en fait contentée de reproduire à l’identique sur CD le maxi 45T européen qui ne comprend lui aussi que 2 titres !

Sachez également que d’autres rééditions de La Isla Bonita en CD single et maxi ont suivi (versions Japonaise et Australienne) : je vous en parlerai certainement plus tard.
A noter enfin qu’en mai 2001 a été rééditer l’album True Blue en CD remasterisé avec entre autres en bonus l’Extended Remix de La Isla Bonita.

Enfin pour la petite histoire, Madonna n’a pas été la première a sortir la Isla Bonita en single.En effet, une chanteuse vénézuélienne du nom de LUCIA en a fait une reprise et l’a sortie en 45T et maxi avant que Madonna ne l’édite à son tour en single. Depuis, La Isla Bonita a fait l’objet de nombreuses reprises : Mad’House, Estela Acosta, Squeeze Up, Kike Harvey…

L'avenir du format court

Aujourd’hui, les maisons de disques sont de plus en plus frileuses à sortir des singles aux vues des faibles ventes. Quant au CD-maxi, n’en parlons même pas, il est de plus en plus rare chez les disquaires, si ce n’est des imports, et en France quelques rares artistes comme Mylène Farmer peuvent encore se permettre de sortir ce format.Tout cela n’est donc pas de bon augure et on se dirige inévitablement vers la disparation du format court. Et ce n’est pas beaucoup mieux pour le CD album physique, de plus en plus menacé par le téléchargement légal et d’ici quelques années on peut même se demander si les jeunes de moins de 18 ans sauront ce qu’est un CD !!!

Pour Mylène Farmer, "L'amour n'est rien" en 2006 (Maxi-CD digipak / Remixes)
Pascal Obispo et Melissa Mars retournent en "1980" (maxi-CD 4 remixes / 2006)

Stratégies commerciales

Pour remédier aux ventes sans cesse déclinantes du CD single et maxi, les maisons de disques ont eues recours à plusieurs stratégies plus ou moins heureuses.La première parade consiste à proposer plus de 2 titres sur le format single. L’acheteur se sent ainsi moins floué au niveau de son porte-monnaie. Une autre solution pour augmenter les ventes d’un même hit-single est de multiplier les supports, évidemment bien moins avantageux pour le consommateur : CD 2 titres, CD 2 titres « Edition limitée » avec bonus et/ou piste video, CD 2 titres digipak, etc…
Pour les maxis-CD il en est de même, l’astuce consistant à éditer non pas un seul maxi, mais 2 voire 3, chacun avec un tracklisting différent et la mention CD1, CD2… apposée sur les pochettes (ou par exemple « Part 1 of 3 CD set »).

Annie Lennox "Cold" (1992) avec pas moins de 3 editions, respectivement
appelées Cold, Colder, Coldest

Enfin, une autre tentative pour relancer la marché du single s’est opérée en 2003 avec le format Pock It ! (CD 2 titres au format 3 pouces dans un mini boitier cristal). Apparu d’abor en Allemagne, le format atteindra également nos frontières mais ne rencontrera malheureusement pas son public. Il disparaîtra ainsi environ 1 an après sa mise sur le marche. En Allemagne, il n’est également plus commercialisé.

Pock It! "One more chance de Michael Jackson" en 2003

Et le CD 2 titres alors ?

Le CD dit « 2 titres » en pochette cartonnée est aujourd’hui plus spécifique à la France, bien qu’il existe aussi en Allemagne, en Angleterre et aux Etats-Unis, mais le plus souvent en boitier cristal.Il connait un réel essor à partir de 1992 et est alors clairement destiné à remplacer le 45T qui disparaît définitivement un an plus tard.Ses ventes décollent rapidement, en témoigne l’énorme succès de Whitney HOUSTON avec son « I will always love you ».Le CD 2 titres continuera ainsi sur sa lancée avant d’accuser une sérieuse perte de vitesse dès le début des années 2000. Son prix, ainsi que les téléchargements illégaux sur Internet n’y sont pas étrangers.

Whitney Houston "I will always love you", un des premiers CD 2 Titres à se vendre
comme des petits pains

Le CDV

En 1984, apparaît sur la marché un nouveau format video. Ancêtre du DVD, et de la taille d’un 33T, il s’agit du Laserdic. Destiné à supplanter la VHS de part ses qualités sonores et visuelles, il nécessitait cependant l’achat d’un lecteur spécial et ne permettait pas l’enregistrement contrairement à la VHS.
Alors que les ventes de CD ne cessent de progresser, un nouveau format hybride entre le CD le Laserdisc voit le jour en 1989 : le CD vidéo. Proposé dans un boitier cristal, tout comme le maxi-CD, il se différencie de ce dernier pour sa couleur or et par l’apposition CD vidéo sur la jaquette. Pouvant être lu sur les platines CD pour l’audio, la piste vidéo n’est cependant lisible pour sur les lecteurs Laserdisc. Quant au contenu, le CDV propose généralement 3 ou 4 titres audio (avec souvent une version longue et / ou remix) plus le clip du titre phare.
Cependant, le format ne fera pas long feu et cessera rapidement d’être commercialisé quelques années plus tard.

Vanessa Paradis, CDV "Coupe coupe" en 1989 avec 3 pistes audio et 1 vidéo.

Le contenu des CD singles et maxis

Le CD single qui contient la plupart du temps 2 titres apparait comme une alternative au 45T, qui au milieu des années 80 se vend encore très bien.Quant au CD-maxi (de 3 à 4 titres ou plus), c’est alors l’équivalent du Maxi-45T, sorte de format géant du 45T, de la taille d’un album 33T.Les maxi-vinyles, apparus à la fin des années70 ont connu leurs heures de gloire dans les années 80. Destinés à l’origine aux discothèques, ils contiennent généralement des versions longues et / ou remixes. Le tracklisting du maxi-CD reprend le plus souvent celui du Maxi-45T.

Madonna « Who’s that girl ? » Maxi-45 Français et son équivalent en maxi-CD (mêmes titres)

Tout cela vous paraît assez clair ? Et pourtant, ça ne l’est pas tant que ça. En effet, de nombreuses confusions persistent.

En effet, il est parfois difficile de différencier un CD single d’un CD maxi. Par exemple, un CD maxi en boitier cristal peut très bien porter la mention « CD single » sur la pochette et un CD single voir imprimer « CD maxi » sur sa pochette cartonnée. Autre exemple : un CD single peut très bien sortir dans un pays avec une pochette cartonnée et dans un autre avec un boitier cristal et tout ça avec un tracklisting identique. Et ne parlons pas du format 3 pouces qui ajouter encore à la confusion !
En fait, il existe souvent autant d’éditions de CD singles / maxis que de pays qui ont un marché pour ce format (France, Angleterre, Allemagne, US)

Animo : CD pochette carton "Des gens stricts" avec mention "CD single".
Contient pourtant la version maxi.

De plus, un CD maxi de contient pas forcement de version longue ou de remix du titre phare (comme ça peut arriver pour les maxis -45T). Dans ce cas, le maxi CD se voit alors agrémenté de titres inédits ou live ou remplis avec des titres extraits de l’album.Ultime aberration : une version longue ou remixée disponible sur maxi-45T peut très bien être absente de son équivalent en CD . Allez donc savoir pourquoi ! Tout cela est au bon vouloir des maisons de disques.

France Gall : maxi-CD Allemagne "Ella elle l'a"
Le tracklisting annonce "Ella elle l'a Remix" alors qu'il ne s'agit que de la version album. Pourtant un remix existe bien. Il figure sur le maxi-45T sorti en Angleterre.

Le CD Single et Maxi

Avant toutes choses, quelques explications s’imposent sur le format CD single :

Le CD single fait son apparition en 1986, soit quatre ans après la commercialisation des premiers CD albums (le 1er CD à être pressé est l’album « Visitors » d’ABBA). Mais en ce milieu des années 80, les maisons de disques tâtonnent et le CD single connait alors plusieurs formats : le CD single en pochette cartonnée, CD single en boitier album (très courant aux Etats-Unis) et le CD single en boitier cristal, plus couramment appelé CD-maxi.

Exemple de CD-Maxi "Classique" en boitier cristal : SEAL "Crazy"



Et ce n’est pas tout ! Le CD en lui-même se décline en 2 tailles : le diamètre 5 inch (ou pouces), taille classique d’un CD album, et le 3 inch, aussi appelé mini CD, ce dernier étant parfois accompagné d’un adaptateur pour pouvoir être lu par les premières platines CD qui n’acceptaient alors pas toutes le format mini.

Exemple de CD maxi 3 inch avec adaptateur en pochette cartonnée classique (à gauche)
Exemple de mini CD 3 inch en pochette cartonnée petit format ( à droite)